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Mohammed Dib
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Un siècle après la naissance de son auteur, l'oeuvre de Mohammed Dib (1920-2003) ne cesse de nous surprendre et de nous émerveiller. Celui qui, pendant la guerre d'indépendance, se fuie chantre, dans sa trilogie romanesque constituée par "La Grande Maison", "L'Incendie" et "Le Métier à tisser", d'une Algérie profonde, miséreuse et souffrante, fut aussi de ceux qui donnèrent à la littérature algérienne cette dimension universelle qui la caractérisa très tôt. Romancier, nouvelliste, conteur, auteur dramatique, essayiste, poète avant tout et toujours, Dib aura composé, en plus d'un demi-siècle d'écriture, une oeuvre d'une étonnante diversité et d'une richesse rare. " Oeuvre-constellation " ouverte au monde entier - de son Tlemcen natal à la Californie et à l'Europe du Nord - et à l'humanité sous toutes ses formes, aussi bien dans ses aspirations les plus nobles que dans ses penchants les plus inquiétants. S'ils 'agissait de trouver au sein d'une telle profusion un principe d'unité, il résiderait peut-être, comme le suggère ici-même Abdellatif Laâbi, en ceci que Dib a inventé " une langue qui n'appartient qu 'à lui, une oeuvre d'art en soi ". Mais ce grand artisan de la langue, cet artiste admirable est aussi un auteur qu 'habite un questionnement éthique, et qui n'a cessé d'affirmer la responsabilité de l'écrivain Qu'il écrive sur l'amour ou sur l'enfance, ou qu 'ils 'interroge sur les rapports entre tradition et modernité, c'est toujours avec le souci de poser les problèmes de manière à laisser le lecteur libre de se forger sa propre conviction. Les études, témoignages et textes inédits réunis dans le présent dossier tracent le portrait d'un écrivain dont l'élévation d'esprit n'a d'égale que l'inventivité verbale. Un loup peut en cacher un autre. Aux sources d'un poème. Mohammed Dib, ce précurseur. En terre orientée. Les papillons de la mémoire. Mystique et poétique. Une mystique de l'enfance. Prégnance du paysage. Mohammed Dib allume des cierges dans "La Nuit sauvage". Crises dans la société algérienne traditionnelle. La redite, les (ré)écritures et une lecture à rebours. Pouvoir et impouvoir de la parole. La fabrique et le sentier. Une partie de dés jamais n'abolira l'universel. Une poésie au rythme du jazz. La parole nue. Le clonage dans l'oeuvre de Mohammed Dib. "Simorgh", testament civilisationnel. "Nous autres". Deux veilleurs dans la nuit. Quelques mots à propos de ce roman "Qui se souvient de la mer". Jean Pélégri ou le juste mot à dire. Jehan le simple. Mohammed Dib et "La Fiancée du printemps". "La Fiancée du printemps" ou le théâtre à l'état naissant. Notes sur "La Fiancée du printemps". "La Fiancée du printemps" - Résumé et extrait. Le désert dans la neige. Goutte à goutte. La bète qui te perd, la bête qui te comble. La boîte à cigares. L'oeil américain. C'est en pensant à Dib... Résonances d'un récit fantomatique "Le Talisman" dans le contexte du Japon. Repères bibliographiques
Voir le numéro de la revue «Europe, 1094-1095-1096, Juin-août 2020»
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